La tangible passerelle de la raison Petite introduction au 4 juillet 2023 et au lendemain des tristes et sinistres émeutes parisiennes...
Première matinée Au cœur des volcans d’Auvergne Quel contraste de vie ! Ici on fane ! On fait des bottes ! Ici on ne brûle pas les granges elles abritent le foin pour l’hiver ! Ici on se couche tôt On ne brûle pas les tracteurs On a des crédits à vie ! Ici La vie est autre Ici la raison est d’ordre vitale.
1 Au Premier matin Une fragrance de grâce tapisse le sentier de feuilles. L’orage a perdu la face Dans mon cœur, c’est jour de deuil. La mort est dégueulasse ! Elle jouit comme l’air de sa part fadasse Et pourtant salutaire A notre petite affaire L’esprit essoré se détraque l’âme perdue se dérobe La peine nous met à sac Sans refuge au monde Le Passeur bienveillant Ouvre alors une brèche à travers la Voie lactée Une vie s’y engouffre livrée à l’ Éternité ...
A toi mon Ami .
2 Nouveau matin
Déjà le corps sur la Limagne Loin de la consigne du jour Exige sa quotidienne bataille Par Merteuil j’aborde sa Tour Que le souffle signe court après ces mois à convenir. Au loin, les veaux du jour frêles, peinent à se tenir. J’ai croisé des hommes Parfois bêtes de somme d’autres si vifs en conseils les yeux rivés vers le Ciel Mais, Que tu sois l’un ou l’autre d’une nuit sans éternité t’imaginerais tu Apôtre De notre humanité ? ici Sur le damier on mise dépose l’idée, sa tierce Nul n’a main mise Sur le cœur - la raison Le centre du genre Ne dissipe en rien Le triste destin Qui ceint nos reins A quoi faut il s’attendre au cœur des tourmentes ? Reste le goût des cendres que rien n’enchante Où en sommes nous donc ? Tout semble odieux Où sont ces Dieux Et leurs vœux pieux ? Que laisserons nous en gage ? Rien qui ne vaille une telle pagaille ! Tournons ces funestes pages et que l’esprit en ferraille retrouve, Dieu merci ses poétiques vagabondages Dis, t’imaginerais tu Apôtre De notre humanité ?
3 Nouveau matin Au soleil de midi j’arpente le sentier des Chèvres. Entendez vous les cailloux qui se dérobent sous leurs frêles sabots ? Leur ventre qui digère le fardeau du temps ? Entendez vous ces grelots sensibles aux vibrations à la pressente proximité de Mon Seigneur Le Bouc !
Et la chouette , l’entendez vous ? Elle se confie dans sa discrète silhouette Entendez vous ses prévisions sur la pluie attendues ce soir ? L’entendez vous, elle se glisse d’arbre en arbre partageant ses potins avec les plus Anciens ... L’entendez vous ? Non, évidement. La Sainte Ouïe réside dans un palais de déserteurs ! Entre nos murs, ô merci ! l’ Oreille est Esprit. L’autre la « Vulgaire » Celle qui se contente d’entendre Nous détourne de la Vie Nous force à l’ignorance , à l’oubli . Que dis tu que je n’entende pas...
4 Nouveau matin Ce matin le veau est parti. La mère pleure son petit Sa longue et profonde douleur souffle sur le front de la vallée C’est un drôle de métier Que celui qui arrache le veau à sa mère ! C’est le cœur que l’on m’arrache ! Je fuis ce quotidien si loin du mien. Je trouve refuge sur les sentiers que je dévale en renard traqué L’estomac blafard, je jette l’éponge par ces forces qui me détroussent de mes pleutres ressources. Cet après midi, j’irai taquiner les truites arcs en ciel L’eau sera fraîche et l’ombre salutaire par ces chaleurs de concert ! Dans la soirée sur un tapis de braises nous nous délecterons de leur chair rose et savoureuse. A la nuit tombée dans la moiteur acre de l’étable les longs sanglots de la Mère pour son veau se poursuivront jusqu’aux premières lueurs du jour Heure à laquelle je sombrerai dans un profond sommeil. Des souffrances Gardons nous de choisir ! De nos contradictions jusqu’aux portes du paradis nous resterons hélas , de pâles captifs...
6 Nouveau matin jour de pluie
Comme Ulysse sur un banc public j’ai joué avec la pluie C’est l’eau de la pluie qui sur les berges de l’oublie nous sort du puits qui soulage nos vies à la sortie de l’enfance C’est l’eau de la pluie qui à l’oreille nous murmure de quoi es tu sûr ? Comme Ulysse sur un banc public j’ai joué avec la pluie
C’est l’eau de la pluie qui ruisselle sur mes pieds et qui nourrit ma terre qui laisse de larges cercles sans se soucier du centre C’est l’eau de la pluie qui me laisse sans arme sur le bord des larmes Comme Ulysse sur un banc public j’ai joué avec la pluie...avec la pluie. 7 Nouveau matin Dans l’état… Après la salutaire pluie le goût de l’ortie blanche me laisse à disposition Le papillon à l’abri sous le chardon à l’abandon trouve son -Explication - La terre en jachère source de misères me laisse à disposition Seul un regard de compassion porté sur l’ invisible trouve son -Explication - Fort de mille égarements la route des cieux me laisse à disposition Le gong dans ma poitrine fixe le rendez vous trouve son- Explication- La vie est un chant Son armature me laisse à disposition Pourtant épris d’éternité en quête d’une Vérité qui trouve son -Explication - Dans l’état s’ouvre alors un nouvel horizon, un point d’élévation qui dans le fruit mûr trouve son -Explication-
8 Avant dernier matin
Je le sais et chaque foulée ce matin m’y ramène je contourne l’idée et pourtant j’y reviens… L’ idée de « l’éternel retour » Mille détours n’y changeront rien. Tu choisis une cime pour faire le point Déjà ta boussole perdue s’affole s’évertue en vain, fait le contre point Tu rumines, le vert, en parcelles l’idée qu’au Gris, tu accordes en vain, une juste félicité. Alors, à la vie d’Ici - volcanique - Survivrai je ? Au-delà de l’été - Mon corps et mon cerveau Dans les cordes - Sauront ils encore discerner le beau ? Que l’essentiel- Se dessine dans le ciel ? Admets, que dans les joies sublimes de la solitude s’immiscent la malice des certitudes ! Admets ce manque de clarté qui discerne les contradictions d’être ou de ne pas être au cœur des êtres ! Alors avant que sonne midi Avant qu’aux étrennes et que malheurs puissent advenir Il me faudra choisir et de l’œuvre en finir. Il me faudra avant de retrouver les rêves de l’enfance Poursuivre pour un temps encore mon unique et salutaire chemin de vie.
9 Veille de départ.
Le coucou s’est tut A la nuit noire venue la voie lactée tendue bientôt me sera rendue Quelle paix ! Ici, Là haut rien à vue Nulle hélice ne pollue l’âme se retrouve nue l’égo s’incline ô combien confus mais en Paix ! L’astre au loin suspendu m’emporte aux nues Privés de ce qui fût De ce qui ne sera plus mais qu’importe ô Dieu Quelle paix! Me voici Dans l’Avenue Céleste qui me ramène dans sa Somptueuse Revue A ma juste Venue A Notre juste Venue. Été 2023 DUGACEK Bernard |
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